Nous sommes à au marathon de Rotterdam, le dimanche 10 avril 2016. Trois cents mètres après le ravitaillement du 35ème kilomètre, je décide de ne pas aller plus loin. En effet, depuis le 31ème kilomètre, mon tendon rotulien s'est progressivement raidi au point de me faire claudiquer sévèrement. Je ne peux plus courir et la décision s'impose : GAME OVER, c'est l'abandon. La décision est facile et difficile à prendre à la fois.
Facile car je pense tout d'abord à mon intégrité physique. Difficile, car il va falloir mettre un mouchoir sur un plan marathon très dense, qui m'aura vu enchaîner les bornes tout en battant mon record sur semi-marathon cinq semaines plus tôt…
Le bilan est très simple : j'ai le corps en vrac. Dès mon retour en France, je me décide à faire réviser ma mécanique défaillante. Je me pose aussi les questions de confiance. Est-ce que mon genou gauche blessé il y a quelques années est encore en état de supporter la pratique de la course à pied. ? Ai-je poussé un peu trop le volume kilométrique pendant mon plan (3 semaines à 100, 104 et 110 kilomètres hebdomadaires..)?
Le marathon en lui-même se passait très correctement jusqu'au 31ème kilomètre. Certes, je commençais à sentir la distance s'accumuler dans les jambes mais j'étais en position de pulvériser mon record établi ici-même l'an passé. Au lieu de cela, je dois abandonner pour la toute première fois en 67 courses. Et oui, il faut toujours une première, même si on se passerait de certaines !
Je décide donc dans un premier temps de passer voir mon ostéopathe. Bien m'en a pris car la séance de manipulation aura duré près d'une heure. J'ai le corps en vrac et il a fallu me remettre le bassin en place ainsi que les vertèbres dorsales cervicales, sans oublier de manipuler le psoas ce muscle très utile et un peu oublié. En revanche, pas de souci concernant le genou gauche, c'est déjà ça. Même s'il n'est absolument plus douloureux depuis 48 heures, je reste extrêmement vigilant à son sujet.
Pour conclure la séance, mon ostéo me confie qu'elle n'est pas certaine que mon cas nécessite le port d'orthèses plantaires (des semelles). Néanmoins, elle approuve mon initiative d'effectuer au moins une étude posturale.
Le lendemain, je passe d'abord une visite médicale de routine chez mon médecin traitant. J'ai manifestement bien fait car le praticien décèle un valgus arrière des deux pieds et ne tarde pas à me faire une ordonnance pour des semelles orthopédiques.
Trois heures plus tard, je frappe à la porte de mon podologue qui est loin de m'être inconnu. Cet ancien coureur basé dans le 14ème arrondissement de Paris (non loin du métro Alesia...) m'avait déjà fait des semelles il y a quelques années à l'époque de mon retour sur les terrains de basket-ball (suite à ma rééducation post-accident).
Quarante minutes plus tard, je ressors du cabinet rassuré et équipé de mes orthèses. L'ostéopathe, le podologue et le médecin ne voyant aucune objection à une reprise rapide de la course à pied, je ne me pose pas de question. En effet, si j'étais arrivé normalement à bout de mon marathon, j'aurai trottiné trois ou quatre jours après l'épreuve. Ainsi, le petit footing de reprise effectué le jeudi 14 avril me permet de me familiariser avec ce nouveau matériel.
Ces semelles me portent à courir encore plus sur l'avant-pied et ainsi à terme de soulager mes tendons rotuliens sur les courses de longue distance.
Une affaire à suivre...mais les premières sensations sont vraiment excellentes, je sens de nouveaux appuis. Il faudra toutefois veiller à bien appréhender la réaction globale de mon corps face à ce nouvel équilibre.
Aujourd'hui, je peux dire que cet abandon était la meilleure décision. Cette alerte aura été très utile. Depuis, j'ai repris un entraînement normal (cf. mon suivi Strava) et je repars sur de nouveaux défis.
Prochain rendez-vous, le 15 mai prochain. Une date qui me tient à coeur.