" />
Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Les chroniques du GROS joggeur

Les chroniques du GROS joggeur

Bienvenue sur ce blog dédié à ma pratique de la course à pied. Courant entre 70 et 80 kilomètres par semaine, je vous raconte ici mes courses, mes préparations et ma vie de coureur. Bonne lecture!


Un week-end à Bruxelles, pour courir les 20 kilomètres sous les couleurs de Médecins sans frontières

Publié par legrosjoggeur sur 12 Juin 2012, 16:43pm

Catégories : #En suivant la foulée de...

J'ai connu Julien Zalc par l'intermédiaire de ce blog. Nous avons ensuite sympathisé et connsissons le plaisir de nous entraîner ensemble régulièrement. Appliqué et sérieux, Julien a frappé fort lors de sa première course de l'année (1h46 lors de l'Humarathon).  Il a repris l'entraînement de manière studieuse pour son objectif suivant: les 20km de Bruxelles.

Laissons-le nous raconter sa course.

 

Textes et Photos: Julien ZALC

 

"Depuis que je me suis mis au running, et notamment à faire des courses, au début 2012, j’avais envie de courir à Bruxelles. C’est une ville que j’adore : j’y ai vécu trois ans, j’y retourne régulièrement pour le boulot, et j’y ai encore pas mal de bons copains. Du coup, avec deux d’entre eux, Marc et Théo, nous nous sommes inscrits aux 20 kms de Bruxelles. La femme de Théo, Val, travaille chez Médecins Sans Frontières (MSF) Belgique, et il a dont été décidé d’office (comme on dit outre-quiévrain) qu’on courrait dans l’équipe MSF : une manière d’allier l’utile – le soutien d’une super ONG – à l’agréable – le plaisir de courir dans la capitale belge.

 

La veille

J’arrive le samedi matin, en ayant prévenu Théo – qui m’héberge dans sa grande maison de Schaerbeek – qu’avant la course, je serai raisonnable. Mieux vaut être prévoyant, avec les copains belges, ça peut facilement déraper ! Lui était censé courir, mais il a annulé, pour cause de douleurs récurrentes au genou, et il essaye donc de me corrompre avec un délicieux petit rosé : je résiste… plus ou moins : il fait un temps radieux, on est dans le jardin, et flotte un petit air de vacances qui incite bien davantage à la détente qu’à la prépa d’avant-course !

 Julien 1

Théo et Julien

 

Toute la petite famille de Théo s’est gentiment moquée de mon sérieux dans la préparation de la course : mes vêtements techniques, mon plan d’entraînement, ma montre Garmin, et mon envie de faire une perf… En rigolant, on pense à Christian Clavier dans Les Bronzés, qui, avec son équipement de compétition, se fait corriger 21-8 par un touriste Italien. Mais du coup, ils se sont quand même pris au jeu, et m’ont préparé le dîner idoine pour la veille de la course : le sacro-saint plat de pates, avec du délicieux poulet grillé au barbecue.

 

L’avant course :

Après une bonne nuit, je me réveille à 6h45, pour manger mon ptit' déj' 3 heures avant le départ. Cette année, pour la première fois, le départ de la course a été avancé de quatre heures, afin d’éviter les grosses chaleurs. Je teste les œufs pochés, un conseil de mon ami Bernard AKA le GROS joggeur. Ca passe plutôt bien, une expérience à renouveler. Et surtout, dès le réveil, je commence à m’hydrater. Il va faire chaud, et autant faire des réserves dès maintenant.

 

Théo me dépose dans le local des sportifs pour MSF, à Woluwe Saint-Lambert, pour aller chercher mon dossard, et le maillot rouge de l’association. J’avais prévu de courir avec un débardeur, pour lutter contre la chaleur mais… pas question : Val, qui travaille à la communication de chez MSF, me convainc qu’il faut profiter de l’événement pour mettre en avant le nom de l’assoc. Represent MSF, donc ! Un bon point, la puce est directement intégrée au dossard. Pas nécessaire de la fixer à la chaussure, ni de penser à la rendre à l’arrivée… En revanche, un petit regret : le prénom du coureur n’est pas écrit sur le dossard, ce qui est toujours sympa ; cela permet au public de cibler ses encouragements. Nous sommes rejoints par Marc, qui arrive tout juste de la cote belge où il passe le week-end, et où il repartira dès la course terminée.

 

Au final, l’équipe MSF, c’est 567 coureurs, et près de 20.000€ collectés ! Une belle réussite ! Nous prenons tous la pose avant de nous diriger vers le parc du Cinquantenaire, où aura lieu le départ. Je suis à gauche, avec un bandana blanc sur la tête, entre Théo en polo noir, et Marc.

 

Julien-2.jpg

   Le petit Julien (perdu en haut à gauche donc...)


Toute l’équipe est escortée par la police belge dans les rues de Bruxelles. En tête de notre petite troupe, Georges de Smul, un monsieur de 66 an, dont le maillot proclame fièrement qu’il court les 20 kms de Bruxelles pour la trente-septième fois ! Et à chaque fois sous les couleurs de MSF. Maximum respect, Georges.



Julien-3.jpg

Le fameux Georges de Smul (Photo©sportograf.com)

 

 

On trottine doucement pour s’échauffer, la pression commence à monter. On finit par arriver au parc du Cinquantenaire, tout juste un petit quart d’heure avant le départ. C’est clair: il y a du monde ! Entre les 33.000 coureurs, leurs amis, les bénévoles et les badauds, c’est tout le parc qui fourmille. C’est assez stressant, je n’ai que quelques minutes pour rejoindre mon box. Je quitte Marc qui partira d’un autre box. On se donne rendez-vous après la course.

 

Julien-5.jpg

Prêts pour le départ!

 

L’objectif :


Je suis dans le box de départ n°1 (sur sept box au total, dont un box « pro », pour les 200 meilleurs coureurs, qui partent les premiers), celui des coureurs qui valent – logiquement – moins d’1h42. Perso, je vise un peu mieux que ça : ayant couru en 1h46 à mon premier et unique semi (l’Humarathon, voir le CR), je vise donc 1h40, voire un peu moins… Cela correspond à une AS20 un peu plus rapide que 5 min/km. Au vu des derniers entraînements, ça devrait être jouable, à deux interrogations près : d’une part, le parcours : assez vallonné (voir la courbe verte, ci-dessous), avec notamment la montée de l’avenue de Tervuren aux kms 18 et 19, il est peu propice à la perf ; d’autre part la chaleur : je n’ai que quelques courses au compteur, toutes courues en 2012, pendant l’hiver ou au printemps, et ce sera donc ma première expérience sous cette température.

 

La course :


Derniers encouragements, quelques accolades entre coureurs, et on entend le starter ; pas de panique, il y a plus de 5000 personnes dans le premier box, et je ne passerai la ligne de départ… que près de 8 minutes après le départ officiel ! C’est l’avantage et l’inconvénient des « grosses » courses : sympas pour l’ambiance dans le peloton et sur le bord de la route, elles ne sont pas idéales pour réaliser un bon temps, car même avec un départ échelonné en vagues successives, il y a énormément de coureurs, ce qui oblige parfois à slalomer.

 

Km 0 à 1 : 4’47’’

Km 1 à 2 : 4’44’’

 

C’est enfin parti. On quitte le parc du Cinquantenaire, et on s’engage dans la rue de la Loi. Damn, déjà, un premier souci : mon bandana Gore, que je teste pour la première fois en course et sur lequel je compte beaucoup pour me protéger du soleil s’est dénoué. Je fais les trois cent premiers mètres en le tenant à la main, puis je m’arrête. Vaut mieux perdre quelques secondes, et être bien protégé. Je jure intérieurement de ne pas avoir fait attention à ça : une bonne leçon pour la prochaine fois.

Le rythme du peloton est plutôt rapide : je suis donc un peu au-delà de mon AS20.

 

On arrive ensuite rue Ducale, et on passe devant le parc de Bruxelles, puis le palais du roi. La route est pavée, et c’est quasiment la première fois que je cours là-dessus. Je préfère éviter et je quitte la chaussée pour le trottoir.

Ensuite, on s’engage dans la rue de la Régence, on passe devant l’église de la place des Sablons, devant la grande synagogue de Bruxelles, et on arrive finalement devant le palais de justice, un des bâtiments les plus connus de Bruxelles : très imposant, il aurait été construit de cette manière pour effrayer les justiciables. Ce qui m’effraie, moi, ce sont les tunnels de l’avenue Louise qui s’annoncent : Guillaume, un ami qui a déjà couru le semi-marathon de Bruxelles qui passe également par là, m’a prévenu que cette succession rapide de montées et de descentes était une première épreuve pour les jambes.



 

Km 2 à 3 : 4’55’’

Km 3 à 4 : 4’54’’

Km 4 à 5 : 4’50’’

 

Dans les tunnels, l’ambiance est plutôt festive dans le peloton : nous sommes en début de course, tout le monde est encore en forme, ça crie, ça chante, et ça tape dans les mains. Il y a énormément de public sur le bord de la route et sur les ponts au dessus des tunnels : ça motive ! Je fais attention à ne pas me griller dans les petites montées brutales post-tunnels. J’arrive à tenir la cadence, et je pense au travail en côté effectué dans la montée des barrières, à Vincennes : ces séances n’auront pas été inutiles.

J’essaie de maintenir une allure autour de 4’55’’/km. Mais les effets de la chaleur, mais également du stress de la course se font sentir : mon cardio affiche déjà près de 90% de FCM. Je ne redescendrai pratiquement pas en dessous tout au long de la course. Je ne suis pas trop inquiet, car je me rappelle qu’en théorie, on peut tenir 90% de FCM pendant un semi. Cependant, je suis clairement moins bien que lors de mes derniers entraînements : pendant les séances de seuil, j’étais à 4’45’’/km à 85% de FCM sur des séquences de 15 minutes.

 

Premiers 5 kms : 24’10’’

 

Km 5 à 6 : 4’50’’

Km 6 à 7 : 5’16’’

 

Au km 6, on quitte enfin l’avenue de Louise, et on rentre dans le bois de la Cambre. C’est une très jolie courbe, assez agréable en moto, par exemple, mais… je n’avais jamais fait attention à la pente. Nous sommes maintenant dans l’avenue de Diane, et heureusement qu’il y a de l’ombre, car ça grimpe dur !! Je slalome un peu pour me mettre à l’ombre, je grimpe sur le trottoir pour retrouver du stabilisé plutôt que de l’asphalte. Bref, je me disperse, et je perds du temps : ce sera mon kilomètre le plus lent de la course, en 5’16’’/km. Au km 7, on atteint enfin ce qui sera le point d’altitude maximum de la course. Après, la tendance sera généralement plutôt à la descente jusqu’au km 17, malgré une petite difficulté au km 11.

 

Km 7 à 8 : 4’42’’

 

Julien-7.jpg

Julien en mode cramé!

 

Il fait de plus en plus chaud, et mon bidon est déjà sérieusement entamé. Ni le moral, ni les ressources physiques, heureusement ! Même si en général, je préfère éviter de m’arrêter pour ne pas perdre de temps, je prends de l’eau aux ravitos et pense à boire quelques gorgées tous les deux kilomètres environ. J’ai pris l’info sur ma Garmin, et j’ai constaté les dégâts sur le septième km. Je suis décidé à profiter de la descente, assez raide, pour rattraper le temps perdu. Je prends un premier gel pour retrouver de l’énergie. Juste devant moi, j’entends un traileur dire à son running mate : « l’erreur classique, c’est de trop accélérer sur les portions descendantes, alors qu’il faut en profiter pour récupérer de l’énergie. » Il a raison, et je ralentis un peu pour faire redescendre ma fréquence cardiaque. Peine perdue, ce kilomètre en grosse descente est couru à 165 puls/minute (89% de FCM).

 

 

Km 8 à 9 : 4’54’’

Km 9 à 10 : 4’49’’

 

Sur ces deux kilomètres, la route est plutôt descendante. On fait une jolie boucle dans le bois de la Cambre : l’avenue de Groenendael, d’abord, puis l’avenue de Boisfort, l’avenue de la Sapinière et l’avenue du Panorama. Dans cette partie, je suis dans l’allure de mon objectif, et ma fréquence cardiaque reste stable, à 89% de FCM.

 

Deuxième 5 kms : 24’31’’

 

Km 10 à 11 : 5’08’’

Km 11 à 12 : 4’59’’

 

Après ces deux kilomètres assez « roulant », on sort du bois et on rejoint l’avenue Franklin Roosevelt. A première vue, c’est plutôt plat. L’ombre se fait rare, et je la cherche à tout prix, sur le bord de la route. A nouveau, je zigzague entre les coureurs, j’hésite entre la route et le trottoir, et à nouveau… je perds du temps. Il fait vraiment chaud, et en plein cagnard, tout le monde souffre...

Je prends un petit coup au moral en voyant mon temps sur ces 11ème et 12ème km. Mais aussi en constatant qu’il en reste huit, et que physiquement, c’est déjà un peu dur. En réalité, l’analyse détaillée de cette partie du parcours via mon Garmin démontrera que c’est un faux plat montant, avec même une petite élévation brutale, en arrivant au niveau de la gare de Boisfort. Ces deux kms sont courus à une allure un peu moins rapide que mon AS20. Heureusement, c’est une loi physique : après cette petite montée, on va de nouveau redescendre.

 

Km 12 à 13 : 4’39’’

Km 13 à 14 : 4’57’’

Km 14 à 15 : 4’51’’

 

Après la gare de Boisfort, on s’engage dans l’avenue Delleur, et là, sur près d’un kilomètre, ça descend assez fortement. A nouveau, je laisse de côté les conseils du trailer et j’accélère pour rattraper le temps perdu. Le kilomètre en forte descente est couru en 4’39’’/km, à 162

puls/min (soit 87% de FCM). Puis, on emprunte l’avenue du Souverain, un faux plat descendant, qu’on va suivre pendant près de 4 kms. Au niveau du km 14,5, je passe à quelques mètres de mon ancien bureau, au niveau du métro Hermann Debroux.

 

Troisième 5 kms : 24’34’’

 

Km 15 à 16 : 4’51’’

Km 16 à 17 : 4’54’’

 

On continue sur l’avenue du Souverain, et c’est toujours plutôt descendant. Je prends mon deuxième gel dans la perspective de la montée de Tervuren ; partagé entre deux feelings : d’un côté, la volonté de profiter de cette dernière section roulante pour rattraper le temps perdu dans les différentes portions montantes. Et en même temps, il y a la peur de se cramer car je sais que j’arrive à la vraie épreuve de ce 20 kms. L’avenue de Tervuren : presque deux kilomètres en montée assez raide ; notre juge de paix ; notre Galibier...

 

Km 17 à 18 : 4’59’’

Km 18 à 19 : 4’44’’

Km 19 à 20 : 4’31’’

 

Au km 17, on quitte enfin l’avenue du Souverain. On tourne à gauche, et c’est parti pour la grande montée. Cette route, je l’ai empruntée de très nombreuses fois en voiture, et je sais pertinemment que ça grimpe dur. J’ai presque un peu peur. De manière un peu ridicule, je crie des encouragements à haute voix, autant pour moi que pour les autres coureurs : « allez, allez, on y va, on se bat jusqu’au bout ». La chaleur n’arrange rien, évidemment. Je vais chercher de l’énergie en tapant dans la main des spectateurs, toujours aussi nombreux sur le bord de la route. Et je repense à nouveau aux entraînements en côte, à Vincennes : il faut que ça paye. Au final, je fais plutôt une bonne montée, et je limite la casse… Tout le monde n’est pas épargné : je vois un jeune runner évacué sur une civière, sur le bord de l’avenue. Au final, la Croix Rouge fera 650 interventions, la plupart du temps pour des cas d’hyperthermie. En haut de Tervuren, on passe à côté du palais Stoclet, très beau monument art nouveau… que je ne suis pas vraiment en état d’admirer !… Au loin, on aperçoit les arcades du parc du Cinquantenaire, la ligne d’arrivée.

 

Julien-8.jpg

La ligne d'arrivée

 

J'essaie de bien finir dans le dernier kilomètre, et je termine au sprint...dans les derniers 50 mètres, seulement!

 

4ème et dernier 5km: 24'01"

 

Au final, je termine en 1h37'16". Fatigué bien sûr, mais heureux. Je fais mieux que ce que j'espérais et je pense malgré tout que sans la chaleur, et sur un parcours moins vallonné, je peux aller un peu plus vite. Comme disent les footeux(après une victoire ou une défaite, d'ailleurs): il faut continuer à travailler. En attendant, il est temps d'aller profiter des terrasses ensoleillées et d'aller déguster quelques bières belges.
Et au fait, quid de ce bon Georges de Smul? Il termine sa 37ème édition en 3h20'33". Bravo Georges!!!"

 

Julien-10.jpg

Le goût de la victoire?

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
D
<br /> yeah  aux iles<br /> <br /> <br /> j essairia de te suivre du mieux queje pourrai<br />
Répondre
R
<br /> Merci Fatiha!<br /> <br /> <br /> Ah oui, dare dare, t'aurais vraiment pas été déçu, là, au niveau de la chaleur...<br /> <br /> <br /> A bientôt, pour les îles! <br />
Répondre
D
<br /> feliecitation pour ce chrono sur un tel parcours<br /> <br /> <br /> va falloir que je me sorte les doigts du c... si je veux te battre sur semi<br /> <br /> <br /> suis jaloux d ela chaleur, j aurais adoré......<br />
Répondre

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents

"; fjs.parentNode.insertBefore(js, fjs); }(document, 'script', 'facebook-jssdk')); // Twitter button !function(d,s,id){ var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0]; if(!d.getElementById(id)){ js=d.createElement(s); js.id=id; js.src="https://platform.twitter.com/widgets.js"; fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs); } }(document,"script","twitter-wjs"); // Google + button window.___gcfg = {lang: 'fr'}; (function() { var po = document.createElement('script'); po.type = 'text/javascript'; po.async = true; po.src = 'https://apis.google.com/js/plusone.js'; var s = document.getElementsByTagName('script')[0]; s.parentNode.insertBefore(po, s); })();