Il s'est passé de nombreuses choses depuis mes Foulées du 12ème, ma dernière course officielle. Au niveau sportif personnel, je suis à présent sociétaire de l'A.C. Paris-Joinville, un club d'athlétisme du Val-de-Marne. J'ai aussi également plutôt minci et vieilli, fort désormais de 40 printemps. D'autres nouveautés moins réjouissantes se sont produites un funeste soir du mois de juillet dernier à Nice. Le plan Vigipirate écarlate est désormais lancé. Les mesures de sécurité (bien légitimes) sont drastiques et de nombreuses courses sont soit annulées (la sécurité ça coûte cher), soit restreintes à des périmètres plus faciles à surveiller.
Ainsi, je suis bien en peine de trouver une course qui a lieu. Obligé de choisir au dernier moment (i.e. : 2 à 3 jours avant), je jette mon dévolu sur les Foulées Gonessiennes qui ont lieu ce dimanche 2 octobre dans la banlieue Nord. Je n'ai jamais disputé cette course auparavant. Après 12 semaines (!!) d'entraînement, il me tarde de me jauger, bien que mon entraînement ne soit pas orienté sur le 10km...
Ainsi, j'arrive ce dimanche 2 octobre du côté de Gonesse vers 8h30. Le départ est prévu pour 10h et l'Espace Jacques-Brel se remplit petit à petit de coureurs de tous âges (des courses enfants sont également prévues). Après avoir laissés mon sac à la consigne, je pars m'échauffer et découvrir ce parcours dont j'ignore presque tout! Pour l'occasion, je fais connaissance avec Djelloul, un athlète très humble qui me paraît très affûté.
A 10h05, le départ est donné!
Le parcours:
L'un des moins glamours que j'aie jamais vu: une route départementale (D970) semblant perdue au milieu de nulle part. La boucle de 5km (que nous emprunterons deux fois) est composée de deux lignes droites et ouverte à grand vent. De plus, le tracé comporte 2 km de faux-plats montants compensés à peine par des descentes casse-pattes. En outre, nous verrons en vis-à vis les coureurs qui nous précéderont/suivrons. Bref...
Les conditions météo: La température est parfaite (12°C-ciel couvert) mais malheureusement le vent d'ouest risque de nous contrarier...encore plus avec un parcours entièrement à découvert...
L'objectif: Forcément avec un tel tracé, je suis obligé de revoir mes prétentions en espérant réaliser moins de 39'30" (Barême D1 FFA).
La course:
Départ-5km: Seul dans l'inconnu
Plutôt bien placé (je franchis la ligne de départ juste deux secondes après le coup de feu), je trouve immédiatement ma foulée. Le bitume de la D970 est parfait et bien lisse. Les choses se décantent très vite, aucune bousculade à signaler. Après 250 mètres de faux-plat descendant, les choses sérieuses commencent avec une première montée. Je ne ralentis pas en me disant que tout ce qui est pris n'est plus à prendre (km1: 3'51"). L'ascension continue entrecoupée d'une très vicieuse pause. En effet, au km 1,5, une très courte descente précède un vilain pont enjambant la Voie du RER D. A ce moment-là, elle est indolore mais il faudra la reprendre encore trois fois. Cela sera une autre paire de manches...
Je double ensuite le seul coureur que j'ai en ligne de mire et j'aborde ensuite le retour vers la ligne de départ. C'est un peu un "No man's land" où seuls résonnent les encouragements des bénévoles. J'ai de bonnes allures mais les descentes font déjà mal aux pattes. Et dire que la course n'a pas vraiment commencé... Je croise pour la seconde fois Djelloul qui occupe la troisième position (je me doutais qu'il était bon, il a l'air très facile) et nous nous saluons.
En attendant, je franchis la mi-course en 19'35" en manquant de louper le magnifique virage en U qui sert de demi-tour pour attaquer la seconde boucle.
6-8km. Tenir dans les montées
Après une première boucle pas évidente, je sais à quoi m'attendre et dès les premiers hectomètres de la remontée, je sais que le mental sera prépondérant. En effet, je suis toujours seul et en plus le vent de face s'est levé. Que du bonheur... Mon allure diminue (km 7 en 4'05"...) et le fameux pont du RER D me casse les pattes. Bienvenue dans le territoire hostile du 10km mais j'étais prévenu! A moins d'un craquage complet, je sais que je ferai moins de 40 minutes mais je tiens à l'objectif alors je ne lâche rien dans un paysage quelque peu désertique. A présent sur la portion de retour vers la ligne d'arrivée, je sais que le pire est derrière moi.
Km9-arrivée: Droit vers l'objectif.
Le passage de ce fameux pont du RER est plutôt court mais vraiment méchant. Le quatrième franchissement est le bon: je suis dans le dur et la descente qui s'amorce n'est pas synonyme de soulagement. Je reste néanmoins fréquent sur mes appuis et le passage au km 9 (35'37") m'indique que l'objectif de cette course de rentrée est plus que jouable mais il ne faudra rien lâcher. J'ai en ligne de mire le concurrent qui me précède...mais j'ai également une cible dans le dos car le 27ème coureur n'est pas loin à ce que j'entends. J'accélère donc, et malgré le dernier faux-plat montant, je boucle le dernier kilomètre à près de 16 km/h pour couper la ligne en 26ème position (sur 180) avec le chrono de 39'25" à ma montre (39'27" officiels). Contrat rempli mais ce n'était pas facile!
Je félicite les autres coureurs ainsi que Djelloul qui a assuré la troisième place. Arrivé aux consignes, je devise avec de nombreaux coureurs et un constat revient sur toutes les lèvres. Ce n'était pas roulant! On remet ça sur un parcours propice? Affaire à suivre.